Éditorial

La cosmétologie médicale.

La science des produits de beauté qui doit accompagner tout geste de dermatologie ou de médecine esthétique.

Yvona Zivic. NP, MSc.

Accompagnant tout geste de dermatologie ou de médecine esthétique, afin que celui-ci perturbe le moins possible la vie sociale du patient, intégrant des actifs anti-âge ciblant les mécanismes du vieillissement cutané, la cosmétologie actuelle résulte d’un travail en amont pertinent et raisonné, répondant à une demande réelle dans un secteur hautement compétitif et mondialisé.

Dans sa définition courante, la cosmétologie est la science étudiant les produits de beauté, leur formulation, leur emploi et leurs effets.  On distingue :

  1. les cosmétiques ne traversant pas la jonction dermo-épidermique mais permettant d’améliorer l’apparence, la protection et participant au maintien du bon état de la peau ;
  2. les cosméceutiques traversant l’épiderme, capables d’agir au niveau du derme par des actifs de plus en plus performants sous forme topique ou orale ;
  3. les produits dermatologiques traitant des maladies par une action pharmacologique – la médecine distinguant clairement la dermatologie de la cosmétologie.

Au cœur de cette science nous retrouvons des actifs tels :

  1. la vitamine C,
  2. les peptides,
  3. les stimulateurs d’aquaporines,
  4. les AHA,
  5. le sodium hyaluronate,
  6. les céramides,
  7. les polyphénols,
  8. des isoflavones
  9. Et d’autres innovations.

 Les effets biologiques de ces produits actifs, au-delà de l’action nutritive, sont quantifiés in vitro et in vivo, à l’aide de cultures de peau, d’études cliniques et de mesures biométriques. Des tests de tolérance, des études de toxicité et d’efficacité font aussi partie intégrante du cahier des charges des actifs cosmétologiques, régis en France par la DGCCRF. 

Le développement d’un produit contenant ces actifs passe par :

  1. Une étape de formulation
  2. La vérification des dosages de sécurité et des données toxicologiques
  3. À nouveau des tests de tolérance cutanée et oculaire (patch test, open test, tests d’usage)
  4. Des tests de stabilité ou challenge test
  5. Des tests de compatibilité entre contenu/contenant
  6. Et une étude sur volontaires permettant de générer des données cliniques, pour soutenir par des preuves mesurables une allégation spécifique, si celle-ci est revendiquée.

Le dossier d’information produit (DIP), la déclaration sur le portail Européen (CPNP) et la validation des mentions obligatoires de l’étiquetage sont les trois dernières étapes règlementaires d’un produit fini.

Le vieillissement cutané reflète une homéostasie perturbée :

  1. Moins de synthèse de collagène et d’élastine,
  2. Moins de glycosaminoglycanes – dont l’acide hyaluronique
  3. Plus de protéolyse
  4. Plus de fragilité
  5. Moins de protection.

Les patients se plaignent :

  1. Du manque de texture de leur peau
  2. De l’homogénéité altérée du teint
  3. De l’affaissement des tissus perturbant la définition des contours
  4. Du bouleversement des volumes de leur visage
  5. Et de l’apparition des premières rides.

Tous ces sujets sont autant de cibles pour les actes de médecine esthétique mais aussi pour les actifs de cosmétologie visant à :

  1. Stimuler les fibroblastes jouant un rôle majeur dans la production des éléments essentiels de la matrice extracellulaire, comme le collagène de type I et III et l’élastine
  2. Dans le maintien de l’intégralité structurelle du tissu conjonctif
  3. Et dans la stabilisation des cicatrices.

Les produits de cosmétologie se déclinent sous différentes galéniques comme :

  1. Les solutions
  2. Les dispersions continues ou discontinues (émulsions de phases aqueuses, grasses, liposomales, suspensions, mousses, aérosols),
  3. Des formes anhydres (baumes, sticks)
  4. Ou des formes aqueuses (gels et lotions)

Ils font appel à de nombreuses matières premières comme :

  1. L’eau,
  2. Les alcools (éthanol, glycérol, sorbitol.),
  3. Les composés lipidiques (acides gras, huiles végétales ou animales, beurres, cires, phospholipides, insaponifiables.),
  4. Les composés glucidiques (polysaccharides, glycoprotéines.),
  5. Les composés protéiques (collagène, élastine, kératine.),
  6. Les composés azotés (acides aminés), macromoléculaires de synthèse (silicone, carbomers.) ,
  7. Les hydrocarbures (vaseline, paraffines.),
  8. Les vitamines (rétinol, acide L-ascorbique,

α-tocopherol, pyridoxine…),

  1. Des extraits biologiques,
  2. Des arômes
  3. et conservateurs, pour les principaux.

Ainsi, au bout de cette chaine d’expertise, pour que le bénéfice soit réel et perceptible par le patient, le produit cosmétique aura passé un arsenal de réflexions et d’évaluations, lui permettant d’optimiser l’acte de médecine esthétique.

Références

1/ Edgar S., Hopley B., Genovese L. et al. Effects of collagen-derived bioactive peptides and natural antioxidant compounds on proliferation and matrix protein synthesis by cultured normal human dermal fibroblasts. 2018; Scientific Reports, 8, 10474.

2/ Truswell WH. Prescription Skin Care Products and Skin Rejuvenation. Facial Plastic Surgery Clinics of North America. 2020;28: 59-65.

3/ Lin TK., Zhong L., Santiago JL. Anti-Inflammatory and skin barrier repair effects of topical application of some plant oils” International Journal of Molecular Sciences. 2017.  19(1), 70.

La santé esthétique fondée sur des preuves scientifiques

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