Éditorial
Sublimer l’acte esthétique par la qualité de la peau
Dr. Hélène Huguet (PharmD., PhD.)
Directrice Scientifique (Universkin SAS, France)
https://at.croma.at/products-fr-ch/skincare/universkin/
Tantôt naturelle, tantôt sophistiquée, la beauté a de multiples visages et les canons de beauté ne cessent d’évoluer au fil des siècles.
Notre idéal corporel balance entre le désir de contrôle artificiel et le goût prononcé pour le naturel. ll existe de nombreux aspects biologiques, psychologiques, culturels et sociaux qui influencent la perception de la beauté et de l’attractivité. Parmi eux, l’image que nous renvoyons est aujourd’hui le support majoritaire des interactions sociales. Les aspects anatomiques tels que la forme, les proportions ou encore la symétrie du visage ne sont bien évidemment pas écartés de la composante beauté.
Mais cette image passe d’abord par la peau et sa qualité est un paramètre important de l’attractivité humaine.Une bonne qualité de peau est synonyme de bonne santé et de jeunesse, deux paramètres essentiels dans la perception sociale et émotionnelle.
La peau témoigne de l’histoire d’une personne, de son hygiène de vie, de son âge. En médecine traditionnelle chinoise, la couleur de la peau est même utilisée comme outil de diagnostic des maladies.
Organe complexe et multicouche, la peau vieillit au même titre que les autres organes, et peut être atteinte par des maladies. On sait maintenant que les femmes souffrant de problèmes de peau notamment du visage, peuvent être particulièrement sujettes à la dépression et à un risque accru de suicide.
En 2021, un conseil consultatif composé par 10 dermatologues issus de 8 pays différents a défini que la qualité de la peau peut être décrite en quatre grandes catégories ou « Emergent Perceptual Categories » (EPCs) : l’uniformité du teint, l’uniformité de la surface, la fermeté et l’éclat.
Cette classification à l’avantage d’être applicable dans toutes les ethnies, tous les groupes d’âge et tous les sexes. Elle se base également sur la connaissance des informations utilisées par le cerveau pour évaluer la santé de la peau à savoir la topographie de la surface, la couleur et la distribution des couleurs.
Ainsi, une image de la peau est le produit complexe de la réflexion de la lumière sur la couche cornée d’une part, et d’autre part, de la diffusion et de l’absorption de la lumière au travers des couches plus profondes, épiderme et derme, qui contiennent la mélanine ou encore l’hémoglobine.
La classification en quatre EPCs vise à aider le praticien à déterminer quel traitement esthétique appliquer en fonction de la composante qui est en défaut.
Biologiquement parlant, la composante « fermeté » par exemple décrit l’élasticité, la tension et l’hydratation de la peau.
La fermeté de la peau dépendra donc en partie de la quantité et de l’état des composants que sont notamment l’acide hyaluronique, l’élastine et le collagène.
De cette analyse, il sera possible de décrire comme potentiels traitements :
- des biostimulateurs injectables (hydroxyapatite),
- les ultrasons microfocalisés avec visualisation (MFU-V),
- les injectables de comblement (acides hyaluroniques),
- ou encore les cosmétiques
- et les prescriptions topiques de pro-collagène (rétinol, etc…),
- de facteurs de croissance
- ou de peptides biomimétiques.
En effet, en voluminisant les tissus profonds avec des solutions esthétiques injectables, il est également possible d’améliorer la qualité de la peau.
En complément, les ajustements de l’hygiène de vie, la limitation de l’exposition au soleil, l’éviction des nettoyages excessifs et agressifs, et l’utilisation régulièrement d’hydratants et d’émollients occlusifs, peuvent améliorer l’hydratation de la peau et ainsi contribuer à la réussite du protocole.
Nous rentrons dans une nouvelle ère des pratiques esthétiques, avec une approche plus globale et plus transverse alliant à la médecine et à la chirurgie, d’autres compétences telles que la cosmétologie, la diététique et les pratiques du bien-être (sophrologie, conseil en image).
Les praticiens doivent conseiller les patients et les patientes sur l’importance de comprendre que chaque individu a ses propres caractéristiques et qu’une approche individualisée mais abordant les problématiques de façon plus large via différents axes de soins, est la réponse la plus efficace.
RÉFÉRENCES
- Daniel B.Y., Behav Sci. 2019 Apr; 9(4): 34.
- Samson N, Fink B, Matts PJ., Int J Cosmet Sci. 2010 Jun ;32(3): 167-84.
- Kate Goldie et al., Clin Cosmet Investig Dermatol. 2021 Jun; 14: 643-654.