Éditorial 

POUR UNE MÉDECINE ESTHÉTIQUE, ÉTHIQUE ET FONDÉE SUR LES PREUVES. 

Pr Jean-Paul MENINGAUD 

jean paul meningaud

Chef du Service de chirurgie plastique, reconstructrice. Hôpital Henri Mondor, Créteil, France.

Directeur scientifique de Look et Medecine .

Président du congrès AIME. 

www.meningaud.com

1/ LE CONSTAT : LES RISQUES DE LA DÉMOCRATISATION ET DE LA MARCHANDISATION DE LA MÉDECINE ESTHÉTIQUE DOIVENT ÊTRE COMBATTUS.

La médecine esthétique, un domaine jadis cantonné aux cliniques spécialisées et aux cabinets des dermatologues, est désormais omniprésente.

Avec la montée en puissance des réseaux sociaux et le culte grandissant de l’apparence parfaite, la demande pour ces traitements a explosé.

Cependant, cette démocratisation s’accompagne de risques considérables : prolifération des « fake injectors », vente en ligne de produits de comblement cutané frelatés et pratiques non réglementées menacent la santé des consommateurs.

Face à ces dérives, il devient impératif de plaider pour une médecine esthétique rigoureusement fondée sur les preuves.

2/ PREMIER OBJECTIF : IL EST QUE LES PRATIQUES EN MÉDECINE ESTHÉTIQUE SOIENT BASÉES SUR DES PREUVES SCIENTIFIQUES SOLIDES.

La recherche doit être le pilier sur lequel reposent les traitements, assurant non seulement leur efficacité mais aussi leur sécurité.

Le rôle de la recherche des laboratoires dans le développement de produits pour la médecine esthétique est essentiel et mérite une attention particulière.

Engagés dans un travail intensif de recherche et développement (R&D), ces laboratoires sont à l’avant-garde de l’innovation, cherchant constamment à améliorer la sécurité et l’efficacité des traitements esthétiques.

Cette démarche sérieuse est fondamentale, car elle permet non seulement d’offrir des solutions avancées et personnalisées aux patients, mais aussi de garantir que les nouvelles technologies et substances soient rigoureusement testées et validées selon des normes scientifiques strictes.

Les investissements en R&D facilitent également l’émergence de techniques moins invasives, offrant des résultats plus naturels et des périodes de récupération réduites, ce qui répond aux attentes modernes des consommateurs.

En soutenant une recherche responsable et centrée sur le patient, les laboratoires contribuent directement à établir une pratique de médecine esthétique respectueuse des principes éthiques et professionnels, renforçant ainsi la confiance du public en ces traitements.

Cet engagement en faveur de l’excellence et de l’innovation est indispensable pour maintenir les standards de qualité et de sécurité dans un domaine en constante évolution.

Les professionnels du secteur doivent s’engager dans une formation initiale et continue de qualité en lien avec les formations universitaires et les sociétés savantes.

En s’appuyant sur les dernières avancées scientifiques pour offrir des soins de qualité en garantissant une transparence tarifaire et un suivi médical contrôlé. Afin d’éviter les complications souvent associées à des pratiques peu scrupuleuses.

3/ DEUXIÈME OBJECTIF : LA RÉGULATION DE LA MÉDECINE ESTHÉTIQUE PAR LES AUTORITÉS SANITAIRES DOIT JOUER UN RÔLE CENTRAL.

Les autorités sanitaires doivent imposer des normes strictes pour la certification des praticiens et l’approbation des produits utilisés. Il est essentiel de mettre en place un cadre légal robuste pour dissuader et punir sévèrement les pratiques illégales.

Cela inclut la lutte contre la vente en ligne de produits esthétiques non approuvés, qui représentent non seulement un risque de santé publique mais discréditent également toute la profession.

Dans cette optique, le Conseil national de l’Ordre des médecins a récemment pris une mesure décisive en impulsant la création d’un diplôme interuniversitaire (DIU) de médecine esthétique.

Cette initiative vise à réguler le nombre de praticiens et à améliorer la qualité des soins. L’introduction de ce diplôme offrira un droit au titre, établissant ainsi un standard élevé pour la profession.

En parallèle, une validation des acquis de l’expérience sera mise en place, reflétant la même volonté de renforcer les compétences des professionnels du secteur.

Ces évolutions représentent une avancée majeure, et j’ai eu l’honneur de coordonner un groupe de travail pour ce DIU, qui verra le jour dès la rentrée universitaire 2024.

4/ TROISIEME OBJECTIF : IL EST NÉCESSAIRE D’INSTAURER UNE CULTURE DE TRANSPARENCE DES PRATIQUES ET D’ÉDUCATION DES PATIENTS.

Les consommateurs doivent être pleinement informés des potentiels risques et des bénéfices des procédures esthétiques.

Cela implique une communication claire sur les qualifications des praticiens, les substances injectées et les protocoles de traitement.

L’éducation des patients est une démarche essentielle pour leur permettre de faire des choix éclairés et de reconnaître les offres douteuses.

 

5/ EN CONCLUSION

Pour que qu’une médecine esthétique de qualité accompagne sereinement l’augmentation inéluctable de la demande, il est de notre responsabilité collective de garantir qu’elle se développe de manière sûre et responsable.

En promouvant une approche de la médecine esthétique fondée sur les preuves, en renforçant la régulation des pratiques par des médecins formés, évalués et compétents et en cultivant l’éducation des patients pour qu’ils prennent soin de vérifier le sérieux des offres de soins qui leur sont proposées, nous pouvons contribuer à protéger la santé publique tout en soutenant l’intégrité de cette discipline médicale.

Seule une médecine esthétique éthique et transparente peut répondre véritablement aux besoins grandissant de la société tout en préservant la confiance du public.

chu henri mondor
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La santé esthétique fondée sur des preuves scientifiques

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